Mineur Isolé Étranger (MIE)
« Un mineur isolé étranger est un jeune de moins de 18 ans qui n’a pas la nationalité française et se trouve séparé de ses représentants légaux sur le sol français ».
Les MIE ne disposent d’aucun statut juridique. Ils dépendent à la fois du droit des étrangers et de la protection à l’enfance, qui ne prévoit aucune condition de nationalité en France.
Source France terre d’asile
70 mineurs isolés étrangers . Un squat, surnommé « La Glacière ». Depuis le mois d’octobre 2017, le collectif toulousain AutonoMIE a réquisitionné un ancien hôtel dans le nord de la ville. Pour ces jeunes, venus principalement d’Afrique subsaharienne, la vie les a amenés jusqu’à la Glacière : un lieu de vie, de socialisation mais aussi de scolarisation. Un reportage le temps d’une après-midi.
« Prochain arrêt, la Glacière ». Le bus de ville s’arrête sur la grande avenue des Etats-Unis, au nord de Toulouse. D’un côté l’autoroute A620, le périphérique ouest de Toulouse. De l’autre, une petite rue d’où se dessine un vieux bâtiment à étages : le squat La Glacière. La façade jaune d’antan s’est délavée et, à quelques endroits, le mur de l’édifice s’est même effrité. Il est 15 heures et le quartier semble presque endormi. Quelques jeunes sont sur le trottoir d’en face. L’un sur un vélo, les autres debout à discuter entre eux. Et puis, derrière les portes fenêtres de l’ancien hôtel des silhouettes se dessinent. Elles s’activent. Il y a du mouvement à l’intérieur.
15h10. La Glacière, lieu de vie chargé d’histoire
Au rez-de-chaussée, une pièce immense. Ce qui semble être l’ancien hall d’entrée de l’hôtel est devenu une salle de classe. Ici, le plafond est tombé, là des palettes en bois sont empilées. A côté, un piano désarticulé se bat pour ne pas s’effondrer. Les vitres de l’entrée servent désormais de panneau d’affichage : « où trouver un traducteur ? », « où vous faire soigner ? ». Sur le mur adjacent, des cartes indiquant le trajet pour se rendre à la CPAM ou à l’organisation Médecin du monde. A quelques pas, une cloison est quasiment recouverte de peintures et de dessins. Au beau milieu de celle-ci, on peut lire « un jeune est un jeune quelque soit sa nationalité ». En dessous, le mot « Freedom » surplombé d’une colombe clôturent ce message. Et puis, de-ci de-là, une chaîne humaine de tolérance et des prénoms en pagaille, enfermés dans un cadre d’or.
En progressant dans l’immense pièce, sur la gauche, des tables ont été accolées pour un cours de français . Six mineurs, « grands débutants » dans l’apprentissage du français, travaillent avec Josiane, sa fille et son mari. Les deux femmes sont bénévoles au sein du collectif AutonoMIE. Un cours de français où les garçons apprennent à écrire leur prénom et à lire des mots du quotidien . Face à ce premier groupe, un jeune garçon est penché sur un tableau. Il travaille seul, avec l’aide de Sylvie une des bénévoles de l’après-midi. Sur ce tableau, posé sur une table et en appui contre le mur, il récite sa conjugaison des verbes « être » et « aimer » à l’imparfait. Ce jeune, venu d’Afrique subsaharienne comme la plupart des autres mineurs présents à La Glacière, n’en a jamais assez de travailler. Même quand il n’a plus classe, il veut continuer.
Et puis, au bout de la première pièce, une seconde, séparée par deux grands pylônes. En les traversant, c’est comme si on revenait dans l’ancienne salle de restaurant de l’hôtel. De cette époque, il ne reste plus que le comptoir, à droite. Des tables, des chaises, des pupitres ordonnés font face à un tableau blanc entouré d’un planisphère et des règles de vie à l’école de La Glacière. D’ailleurs, c’est à cet endroit que six autres jeunes passent une évaluation. Une évaluation de deux heures, semblable à celle qu’ils devront passer, un jour, au Centre d’information et d’orientation (CIO) de Toulouse.
De l’autre côté de la pièce, deux « grands débutants » font leurs devoirs sous l’oeil attentif d’Aravni. Ici, les vitres ont été recouvertes de tables de multiplication et de plusieurs affiches : « En classe il faut respecter le professeur » ; « Il faut faire les devoirs à la maison »; « Il faut demander la permission pour sortir de cours ».
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C'est la part de garçons parmi les mineurs isolés étrangers (MIE) dans les pays d'Europe. Source France terre d'asile
D’où viennent les MIE ?
En Ariège, « la plupart des mineurs isolés étrangers viennent du Bangladesh, de Guinée Conakry, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, quelques-uns du Pakistan et d’Afghanistan ». Christian Morisse, Président du Réseau d’éducation sans frontière (RESF Ariège).
15h15. « J’ai besoin d’apprendre le français »
Une fois l’appréhension des jeunes à notre égard dissipée, les échanges commencent. A la question « pourquoi venir à l’école ? » presque tous les jeunes répondent la même chose. Le besoin, la nécessité de parler et de comprendre le français. Un des mineurs, « grand débutant » s’explique : en Afrique, il ne « pouvait pas aller à l’école ». Il poursuit, le sourire aux lèvres, en disant qu’il a « besoin d’étudier le français » même s’il le parle déjà un peu. « Petit à petit » il apprend et « améliore l’écriture et la lecture » de sa nouvelle langue. Mais ce jeune garçon affirme très sincèrement ne pas vouloir intégrer une école. Son but, c’est de devenir footballeur professionnel. D’ailleurs, quand il n’est pas à La Glacière pour étudier, il part jouer au foot comme attaquant dans un club du sud de Toulouse.
A ses côtés, un de ses camarades « grand débutant ». Emmitouflé dans sa polaire marron, ce jeune ne parle que très peu le français. Avant d’arriver en France, il n’a jamais entendu ni même parlé le français. Alors naturellement, le premier jeune se transforme en traducteur.
Après cet échange et quelques sourires, c’est Aravni, qui se laisse aller aux confidences. Elle nous assure voir jour après jour, semaine après semaine la progression de ces élèves pas comme les autres. Un apprentissage, selon elle, ponctué et guidé « par leur grande motivation ».
15h30. « J’apprends tout ce dont j’ai besoin pour réussir »
Dans l’ancien hall d’hôtel, quatre garçons discutent ensemble. Ils font partie des jeunes qui ont présenté l’évaluation de niveau, il y a quelques jours. Leur aisance avec la langue française leur donne une apparence plus affirmée. Pour autant, l’un d’entre eux reste sceptique quant à notre venue. Il est habillé d’une veste de costume au-desssus d’une chemise blanche, d’un pantalon de jogging et de claquettes. A sa droite, un jeune garçon avec les cheveux dressés sur la tête, diffuse une énergie positive dans le groupe. Un autre, d’apparence plus jeune reste debout. Il ne parle pas. Le dernier, assis à ma gauche, est sans nul doute le plus généreux dans ses paroles.
C’est d’ailleurs lui qui lance que « L’école est la clé du succès ». « Ça nous sert d’apprendre beaucoup de chose » a-t-il ajouté. « Ici, j’apprends tout ce dont j’ai besoin pour réussir : français, histoire, géographie, mathématiques ». Le jeune garçon aux cheveux hirsutes répond simplement que, ce qu’il préférait étudier était le français. Puis, le premier renchérit : « Moi aussi c’est le français, puis l’histoire, puis la géographie. Parce que l’histoire c’est différent chez nous. On apprend l’histoire de l’Afrique ». Il conclut en se confiant : « Le fait d’apprendre me permet de me dire que je vais y arriver. Parce que je pense que rien n’est impossible dans la vie. C’est compliqué pour nous, mais il faut étudier ».
Obligation d’instruction
Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l’instruction est obligatoire. Cette obligation s’applique à partir de 6 ans, pour tous les enfants français ou étrangers résidant en France. L’ordonnance n°59-45 du 6 janvier 1959, prolongée cette obligation d’instruction pour tous les enfants jusqu’à l’âge de 16 ans révolus.
Source : Education nationale
Le squat La Glacière. © Google Maps
Et maintenant, l’éducation nationale ? Sans surprise, c’est le même jeune qui s’affirme : « Oui, c’est mon objectif, rentrer dans une école normale . Que ce soit un lycée ou un collège, peu m’importe ». Un autre prend la parole. Il exprime lui aussi son souhait d’ intégrer une école, mais n’en dit pas plus.
Et après ? Le bac, l’université ou bien la voie professionnelle ? Le dernier à avoir répondu continue sur sa lancée : « Pour nous c’est d’abord notre scolarisation qui compte ». Le reste, ils verront plus tard. Le plus bavard d’entre eux ajoute que l’important c’est d’abord l’école et qu’ensuite viendra « l’apprentissage d’un métier ». Lui justement, c’est « la soudure [qu’il] préfère ». Pour les autres pas d’idée précise sur un futur métier. Et puis, soudainement, deux d’entre eux se mettent à parler en même temps. Un petit brouhaha éphémère s’échappe. L’un confie qu’il veut travailler dans « la mécanique » ; un autre est intéressé par « tous les métiers manuels, tout ce qui se touche avec les mains ». Et puis, le jeune garçon en jogging ajoute que « la soudure et la mécanique, c’est un tout, ça va ensemble ».
Le fait d’apprendre me permet de me dire que je vais y arriver. Parce que je pense que rien n’est impossible dans la vie.
Dans la pièce à côté, six jeunes passent une évaluation. « Il s’agit d’une évaluation de niveau, pour chacun des élèves de La Glacière. C’est un premier test qui détermine notre passage, ou non, à l’évaluation au CIO », répond un de mes interlocuteurs. L’évaluation du CIO détermine ensuite leur niveau en français et plus globalement leur niveau scolaire.
Les devoirs ? Ils en ont, dans chaque matière. Leurs professeurs ? Des bénévoles, parfois des enseignants ou d’anciens instituteurs. « Pour des jeunes mineurs isolés qui viennent en France, qui doivent dormir dans la rue pendant plusieurs nuits et se nourrir dans les poubelles, ça remonte le moral. Grâce à eux, on veut apprendre des choses, au sujet de la France ». « On apprend aussi ce qu’on peut faire ou pas, parce qu’on n’a pas les mêmes coutumes ».
15h58
De nouveaux jeunes entrent dans la salle. Tel un ballet chorégraphique, chacun file s’assoir à « sa place » et ouvre son cahier. L’un d’eux s’arrête au niveau du groupe de « grands débutants ». Il salue tout le monde et se permet une accolade familière et pleine de tendresse avec Jeanine, une des bénévoles. De l’autre côté de la pièce Aravni est contente, « il y a foule aujourd’hui ».
16h00
Le bal des entrées et sorties n’est pas terminé. L’un des arrivants se dirige d’un pas décidé vers la bibliothèque de La Glacière. Il contemple toute cette connaissance et tire un livre, un peu au hasard. Il l’ouvre au beau milieu et commence sa lecture : « Les mains sales » de Sartre. Au même moment, une nouvelle bénévole entre dans la salle en transportant un sac lourd rempli de dictionnaires.
A l’entrée du hall, dans le coin des « grands débutants » les devoirs ont laissé place à un peu d’amusement. Les sourires se lisent sur les visages, aussi bien chez les jeunes que chez les bénévoles. Aujourd’hui, c’est un jeu de mémoire et de vocabulaire qui est lancé. Chaque personne doit mémoriser les dessins d’animaux sur des cartes. Une ambiance joyeuse et chaleureuse se dégage de cette zone de travail. Complicité, amusement et entre-aide : c’est l’apprentissage par le jeu.
Bientôt, les premiers cours de l’après-midi se terminent pour laisser place à de nouveaux bénévoles et de nouvelles classes.
18h00. « Depuis 2 mois je suis scolarisé au lycée, en CAP horticulture ».
En fin de journée, le nombre de jeune affluant vers le squatte grossit. Parmi eux, certains rentrent de l’école. Le retour peut parfois être long et se faire en bus ou en train. Scolarisation ne va pas de paire avec nouvelle domiciliation. Ce soir là, je rencontre un jeune africain qui habite à La Glacière et revient de son lycée. Il m’explique qu’en Afrique, il a dû arrêter d’aller à l’école en 5ème, parce que sa famille n’avait plus les moyens de la payer. Ici, il a compris que l’école était obligatoire pour tous les enfants, y compris pour les mineurs isolés étrangers*. « Cela permet d’avoir une bonne éducation pour respecter les grandes personnes, mais aussi nos frères ».
Il y a 8 mois, lorsqu’il arrive en France, il apprend à parler le français avec les bénévoles de La Glacière. Puis s’enchaînent les cours d’anglais, de mathématiques et d’histoire-géographie. Il explique : « Très vite j’ai passé l’évaluation de niveau d’étude. Après on m’a inscrit dans un CAP horticulture. Depuis deux mois, je me lève tous les matins pour aller au lycée. Je prends le train, c’est un peu long, mais ça va ».
Le Centre d’Information et d’Orientation (CIO) est compétent pour l’évaluation des MIE francophones, et le Casnav31 pour les allophones (une personne dont la langue maternelle est différente de la langue majoritaire du pays dans lequel elle vit) ou MIE ne maîtrisant pas suffisamment l’écriture.
Suite aux résultats obtenus, les MIE sont orientés dans une classe adaptée en filières générales ou spécifiques de l’Education nationale. L’intégration dans une classe ordinaire est l’objectif pour ces MIE : dès leur arrivé, pour les jeunes scolarisés auparavant ; à terme, pour ceux peu ou jamais scolarisés.
Source France terre d’asile
Puis, il compare l’éducation dans son pays et l’éducation en France : « J’aime les études ici, parce qu’en Afrique c’est différent. L’Etat ne paye pas pour que les jeunes puissent aller à l’école et parfois il ne paye pas les professeurs […]». Et finit par se confier : « J’ai toujours eu envie de faire ça [spécialité horticulture]. C’est mon rêve ! » confit-il les yeux illuminés. « Quand j’étais petit, j’ai dû arrêter mes études, alors j’ai appris à planter des fleurs avec mon père, dans ses champs. Et quand je suis venu ici et qu’on m’a inscrit dans ce CAP j’étais vraiment content. Ça me plait ».
« Les MIE ont des profils très variés. Certains ont été scolarisés dans leur pays d’origine, d’autres très ponctuellement, voire jamais. Ils peuvent bien maîtriser le français, comme n’avoir aucune notion de cette langue. Cette hétérogénéité des niveaux scolaire et linguistique rend nécessaire la mise en place d’une évaluation à l’arrivée du jeune ».
Source : France terre d’asile
Les bénévoles prennent la parole
Jeanine, 70 ans, une mamie d’adoption
Ancienne éducatrice, Jeanine accueille aujourd’hui des majeurs et mineurs isolés. Avec sa fille, elles sont bénévoles depuis un an à La Glacière et s’occupent du cours de français débutant.
« Toute ma vie je me suis occupée de jeunes. Et je continue encore parce que je pense que je peux leur apporter quelque chose, même si en réalité ils m’apportent beaucoup plus. Quand je vois qu’avec leur parcours, inimaginable, ils arrivent encore à tenir debout, à sourire, je suis en admiration. Je les trouve très courageux.
Nous avons bâti une relation de confiance. Ici, c’est un partage. Il y a beaucoup de jeunes qui viennent chez moi, qui mangent chez moi. On prépare le repas ensemble, je leur fait la lessive. Du fait de mon âge, je peux me permettre d’être proche d’eux. Inversement, ils ont d’autres comportements avec moi, qu’avec les autres bénévoles. Ma fille, par exemple, ne peut pas se permettre d’agir de la même manière ».
Toute ma vie je me suis occupée de jeunes. Je continue parce que je pense que je peux leur apporter quelque chose, même s’ils m’apportent beaucoup plus
« À La Glacière, les conditions sont difficiles pour travailler, dormir et avoir un rythme de vie continu. L’objectif pour nous, c’est que chacun de ces jeunes puissent aller à l’école, être scolarisés. Mais ils doivent commencer par apprendre à se débrouiller dans la vie quotidienne : savoir écrire leur prénom, savoir demander leur chemin, savoir se débrouiller dans la rue. Pour les francophones ou les mineurs avec un bon niveau scolaire, mon objectif c’est leur scolarisation ».
Sandra, 48 ans, une prof pas comme les autres
Collègue de la fondatrice de l’association des professeurs de La Glacière, Sandra est professeur de français en lycée professionnel. Elle vient donner son deuxième cours à de jeunes « grands débutants ».
L’apprentissage par la fiction pour moi, c’est de pouvoir parler de soi sans revenir sur les faits
« On ne va pas faire du cours, moi j’en fais toute la semaine et je n’ai pas envie de continuer ici. On est là pour se faire plaisir aussi ensemble. Mon idée, c’était de travailler sur la dimension inconsciente, que le français ne soit pas que du langage technique pour ces jeunes, mais qu’ils arrivent à se projeter totalement. Je ne cherche pas à travailler sur de la traduction de mot, c’est pour ça que je travaille sur l’écriture de fiction. C’est-à-dire comment on se projette dans le langage, comment le sujet agit et se sent. Ils ont sans doute une histoire compliquée, et donc c’est important de mettre ça en place. Ils doivent passer par ce cheminement pour apprendre une nouvelle langue et qu’elle ne leur soit pas étrangère ».
« Il faut faire attention. Je ne suis pas certaine qu’on soit armé pour entendre toute leur histoire. Le crédo de l’apprentissage par la fiction, pour moi c’est de pouvoir parler de soi sans revenir sur les faits. Si un jour les faits arrivent, ils arriveront, peut-être. Mais je ne suis pas la meilleure pour ça. Avec moi on se projette. Ce qui compte c’est la relation avec l’autre et l’obtention d’un plaisir ».
Aravni, 70 ans, se battre pour ces jeunes
Anciennement éducatrice avec de jeunes adultes toxicomanes.
« Ces histoires de lois sur l’immigration m’insupporte, en règle général. C’est inenvisageable de refouler des gens. On fait circuler de la marchandise, alors pourquoi pas des hommes ? Ça me met en colère. L’année dernière, je me suis dis que je devais faire quelque chose. Alors je suis venue à une réunion d’information du collectif AutonoMIE, c’était un moment où il leur manquait du monde ».
« Ces jeunes ont besoin de devenir autonomes et de ne pas se cristalliser sur des relations trop personnalisés. Il faut trouver la bonne distance. Ce n’est pas la peine de faire du transfert affectif avec eux. Je crois qu’il faut faire attention, enfin j’en sais rien de ce qu’il faut. On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on est ».
Mon boulot ici, c’est de faire que ces lois s’appliquent, le plus vite possible et le mieux possible pour eux
« Il y a une chose qui est complément essentielle, c’est que ces jeunes sont mineurs et que la loi doit les prendre en charge ! La loi passe par l’Aide sociale à l’enfance, c’est dans la constitution : « Tout mineur isolé sans référence de nationalité doit être pris en charge » c’est la loi ! Je considère que mon boulot ici c’est de faire en sorte que ces lois s’appliquent, le plus vite possible et le mieux possible pour eux. Il n’y a que comme ça qu’ils peuvent prétendre à s’inscrire dans la loi commune, acquérir les papiers et devenir Français. Et puis, il y a un élément qui est extrêmement important : c’est l’école ».
Inès Hirigoyen